vendredi 1 juin 2018

Accouchement - suites de couches et baby blues

Je ne vais pas pourrir la fin de grossesse des femmes enceintes qui me lisent ici.

Je vais simplement raconter MA propre expérience, mais bien évidemment, chaque accouchement est une histoire unique, tout comme les grossesses sont toutes différentes.

Ma grossesse s'est hyper bien passée : pas de nausée ni gros écœurement à la bouffe, pas de diabète gestationnel (très contraignant), conduite de la voiture jusqu'au 9ème mois... 

Mis à part le nombre impressionnant d'examens passés, surtout pour une phobique du sang comme moi, franchement, nickel.

J'en ai entendues, des histoires d'accouchements, certaines qui se sont bien passées, d'autres beaucoup plus rudes.

J'ai eu le temps de m'inquiéter, stresser, m'imaginer le meilleur comme le pire. 

En pensant à l'accouchement, on est dans une situation étrange : on sait que ça va se passer mais on ne sait pas comment. Pardonnez ma comparaison morbide mais : c'est comme la mort ... alors que c'est la vie !

J'ai suivi toutes les séances de préparation à l'accouchement et j'ai trouvé ça très intéressant. J'y ai appris la gestion du stress, la bonne respiration à avoir le jour J, le travail, les suites de couches, etc ...

En tant que femme enceinte, on a droit à 8 séances remboursées par la sécurité sociale si elles sont effectuées par un médecin ou une sage-femme.

Je pense que si on attend un premier enfant, c'est instructif d'y assister, cela permet de rencontrer d'autres futures mamans, de créer des liens, de discuter de nos petits bonheurs/soucis du quotidien.

Et surtout, on apprend des plein de choses qu'on ignorait jusque là. Toutes ces choses qui nous paraissaient lointaines quand on nous en parlait mais maintenant, c'est à toi que ça arrive.



Plus le terme avance, plus on a hâte de découvrir ce petit être blotti en nous, que l'on couve du mieux que l'on peut. On se l'imagine, au vu des échographies, mais malgré ça, c'est flou ... Ressemblera-t-il au papa, à la maman ?

Et puis, souvent, si on s'impatiente qu'il vienne au monde, c'est parce que ça devient pesant.

On ne se rend pas compte à quel point c'est lourd à porter à la fin. Physiquement, j'entends.

Pas moralement. Quoique. On peut se sentir moche, avec trop de kilos. On se rassure en se disant que c'est normal, qu'on porte la vie, qu'on perdra tout ça après.

Mais parfois, pas facile de se faire à cette nouvelle image de soi. Et puis, le changement physique n'est rien face à la lourde tâche qui nous attend et qu'on n'est pas forcément prête à affronter. Et ce, même avec un désir d'enfant.

J'ai passé ma "dernière" journée (enceinte, quoi) avec Elsa et son copain. Un après-midi très sympathique. Juste très très fatiguée, mais c'était souvent le cas vers la fin.

Un peu plus de contractions que d'habitude vers 17h, puis plus fréquentes et plus fortes vers 18h30. J'envoie des sms à mon chéri pour le prévenir. Celui-ci me rassure, commence à se dire dans sa tête que ça va sûrement être LE moment.

La soirée se passe normalement, mais quand même, j'ai mal au bas-ventre, et les contractions sont beaucoup plus fréquentes. Dans la nuit, à 3h du mat', elles deviennent violentes. Pas insoutenables car le "pire" restait à venir ...

J'appelle le numéro d'urgence de la clinique de Saint-Germain-en-Laye : on me dit d'attendre que les contractions soient espacées de 5 à 10 minutes. On me l'avait dit aux cours de préparation à l'accouchement, mais là, dans la panique, j'ai tout oublié.

Vers 4h, dans mon lit, je sens un petit liquide entre mes jambes : BAAM, perte des eaux ! Je me lave, je mets dans mon sac les dernières affaires et on part à la clinique.

On y arrive vers 5h, pas un chat dans les rues, il fait nuit (pour rappel: on est le 28 décembre), et on galère pour trouver de la place. Mon chéri me dépose (ça serait con d'accoucher dans la voiture) et continue à chercher.

Les douleurs s'intensifient. Je passe en salle de travail.

Et là, je repense aux scénarios de ma tête sur comment ça allait se dérouler. Et c'est forcément différent, je dirais même que c'était mieux. A part les examens obligatoires (et bim, encore un petit PV, la pose du cathéter, etc), ça s'est plus ou moins bien passé.

Juste les p*****s de contractions qui me lacèrent le bas du ventre et le monitoring qui dessine des montagnes ... Mon chéri qui me dit "Oooh, celle qui arrive va être terrible !!!" J'ai envie de lui rappeler que je la ressens avant que l'appareil ne la transcrive mais c'est pas grave, je ne suis pas d'humeur.

On me dit que l'anesthésiste est de garde, je dois attendre qu'il arrive. Punaaaise, le temps me paraît hyper long, il habite où celui-là ? Il arrive enfin, et me délivre !

Alors d'emblée, je vous rassure : la PERIDURALE ne m'a pas fait mal, et je suis une grosse chochotte. Gros cliché : l'aiguille est énooorme, mais en fait, je vous précise qu'avant de piquer avec l'aiguille de la péridurale, on est endormis localement avec une petite piqûre. Donc on sent pas grand chose puis plus rien à la péridurale ! On a beaucoup de chance de vivre à notre époque en France car avant, c'était direct la péri, sans anesthésiant local, bonjour la douleur.
J'ai appris ça au cours de préparation à l'accouchement donc autant vous dire que j'étais encore plus volontaire pour l'avoir.



Les douleurs dues aux contractions ont peu à peu diminué, et mon col s'est ouvert rapidement à 10 cm, permettant au bébé de passer. SAUF que la tête se présentait mal. On a donc du attendre que madame se positionne correctement, et ce quasiment 4 heures.

Après, je vous passe les détails de la difficulté de pousser (malgré les exercices pendant les cours - en vrai, c'est autre chose), l'épisio de folie que j'ai subie, mes yeux effrayés d'entendre "S'il vous plaît, passez-moi une aiguille de 1,5", la couture qui dure 1 heure ...

J'ai survécu, c'est tout ce qu'il faut retenir de cette histoire.

Je ne pensais pas, mais j'ai réussi à redevenir à peu près comme avant (juste des kilos en trop et des heures de sommeil en moins).

Pour beaucoup de femmes, les suites de couches est une étape plus dure à vivre que l'accouchement lui-même. Je m'explique : accoucher, quand on est sous péri, ça va, on ne sent rien mais APRES, c'est autre chose, avec le bébé à gérer, le manque absolu le sommeil, toutes ces nouveautés, et la DOULEUR. Je dois avouer que jamais j'ai eu mal comme ça.

Je m'en suis remise après un mois, pour d'autres femmes c'est plus rapide. Mon cas était assez compliqué, à cause de mon coccyx paraît-il. Tous les cas sont particuliers, chaque histoire est différente et plus ou moins difficile.

Bref, il faut être bien entourée (le papa, la famille, les amis), c'est très très important. On peut parfois se sentir désemparée face à ce changement dans une vie, non seulement ce bébé qu'on attendait tellement et qui, ça y est, est là à hurler et qu'on ne sait pas pourquoi, son corps flasque qui nous fait un mal de chien, tout notre quotidien qui change ...

Au moment où on sent qu'on perd pied, il faut réagir avant, il y a des psychologues dans les cliniques, des sages-femmes super qui sont à notre écoute. Et même au retour chez soi, il faut PARLER, et ne pas rester seule.

N'oubliez jamais que ce bébé, a priori, vous l'avez désiré, donc maintenant qu'il est là, il faut tout faire pour le chouchouter, même avant vous, votre petite personne passera désormais après lui, cet être qui sort de votre corps.




















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